de philippe le rouge » Lun Déc 10, 2007 9:28 am
Pour ce que je peux en dire, au fil de mes lectures, l'idée qui se dégage du sergent, c'est un combattant professionnel, là je rejoint le terme de "serviteur armé".
A l'image des chevaliers, il sert un seigneur (laïc ou clérical) par les armes, c'est un garde. Il consacre sa vie au métier des armes et du service (temps qu'il en est physiquement capable)
Etant le seul non noble à dispositions formés au combat, il est logique de le retrouver à la tête des groupes levés de façon occasionnel comme les milices et les bans.
Il est issu du commun (il ne s'agit jamais d'un noble ou de chevalier non adoubé, leur titre étant alors écuyer)et n'est pas forcement plus fortuné que son milieu d'origine, mais vivant au prés de son seigneur, dans sa demeure, il a souvent le gîte et le couvert, ce qui fait qu'il peut consacrer sa solde à son équipement (environ 120 sous en moyenne par an pour un sergent à pieds).
Il s'agit donc bien d'une classe à part, peut être les premiers militaires de carrière, dans le sens où on l'entend aujourd'hui.
Une petit précision, qui pourra aider certains à mieux saisir la hiérarchie militaire au XIII° siècle. Voici des information de salaires que j'ai obtenu en croisant les infos d'ouvrage écrit par Duby, Le Goff, Contamine et Seignobos pour le XIII° siècle.
Coût du service militaire dû (Ost)au delà des quarante jours obligatoire:
solde par jours supplémentaire
Chevalier : 10 sous
sergent à cheval : 5 sous
sergent à pieds : de 8 deniers à 1 sous
engineurs, sapeurs, simple combattant: 2 deniers
1 livre = 20 sous = 240 deniers
Il est a noter que la solde du simple combattant correspond à peu prés au salaire d'un valet ou au revenu moyen(hors taxe) d'un paysan. Les archers sont généralement considéré eux aussi comme simple combattant, en Francie tous du moins...
Par engineur, ont entends celui qui se serre de la machine, pas celui qui la conçoit.
on ne doit pas juger en histoire, juste chercher à comprendre.