Des sources (textuelles, iconographiques ...) sur l'équipement des piétons et miliciens du début du XIIIème siècle
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Re: Les Flamands ...

Messagede philippe le rouge » Lun Juil 12, 2010 1:44 pm

ça pourrait effectivement peut être apporter de nouvelles infos de croiser les deux évènement. [img]images/icones/icon7.gif[/img]

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Bouchard
 
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Re: Les Flamands ...

Messagede Bouchard » Lun Juil 12, 2010 9:09 pm

Je pense qu'il serait possible d'enrichir Bouvines avec la bataille de Steppes, au moins pour le côté coalisé. A creuser. [img]images/icones/icon15.gif[/img]
On pourrait aussi faire un parallèle avec la bataille de Visé où les milices ont pris une part importante et déterminante. Toutefois c'est au XIeme, mais il y a surement des rapprochements de principe à faire si on trouve des points communs d'une époque à l'autre.

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Re: Les Flamands ...

Messagede RANULF » Lun Juil 12, 2010 9:15 pm

Tout à fait d'accord avec ta vision Bouchard, ça recoupe ce que je potasse en ce moment.
Dans tous les cas la réalité est extrêmement variable...
En Flandres la différence s'explique par l'histoire de la région et ses coutumes plus germaniques que franques.
Dès que j'ai fini de potasser je mets en ligne: mais à priori en Flandre il y a différents types de miliciens, certains sont des vétérans semi pro qui s'entrainent une fois par semaine...
Vous n'avez plus qu'à "espérer" qu'il pleuve pour que j'ai 5 minutes pour compiler ces sources. :lol:
Concernant Steppes il y a déjà un mémo sur le sujet sur le forum (dans milites pedites / tactique des piétons/ p2) : si ça peut servir de base tant mieux, la ressemblance avec Bouvines est "frappante" ! :top:

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Re: Les Flamands ...

Messagede RANULF » Ven Juil 16, 2010 12:23 pm

Ci-joint, quelques informations sur les milices Flamandes. Désolé, je commence un peu tôt mais ça me semble utile à la compréhension, tout comme certains exemples qui peuvent sembler un peu tardifs. A priori le XIIIème comme souvent est ici aussi une époque charnière : c'est "po simple" :crazy: .

A la mort de Charlemagne, Charles-le Chauve hérite entre autres des contrées qui constituent le marquisat de Flandre. La partie méridionale de ces contrées a subi par le passé une forte influence Franque, les plaines de Flandres bien moins influencées par les Francs conservent leurs traditions Germaniques : entre autres, celles des ghildes, sortes d’associations armées, de confréries militaires qui seront le socle des milices.
Le royaume de Charles-Le-Chauve est divisé en provinces qui sont gouvernées par des comtes (les Graf des germains). L’arrivée des vikings nécessite l’établissement de chefs capables et déterminés : c’est ainsi que Bauduin, dit Bras de Fer est nommé comte avec la charge de mettre la Flandre en défense et prend le titre de marquis des Flamands. Il commence par renforcer la défense du pays en fortifiant trois villes qui formeront les places fortes de Flandre : Bruges près de la mer pour mieux couvrir le littoral, Gand, sur la frontière avec la Lorraine et défendant l’Escaut et enfin Arras face à la France. Afin de tenir tête aux vikings, de nombreux châteaux fortifiés existent. Ils sont tenus par des châtelains (parfois appelés écoutètes) ou comte de bourg (burg-graven) qui commandent aux hommes astreints à l’heerban ou landweer qui habitent dans le district autour de chaque forteresse. Leur rôle est aussi d’administrer la justice au nom de leur suzerain et de lui fournir des troupes à sa demande. Ces troupes comprennent les milices des villes (qui deviennent importantes dès le XIIème), les chevaliers et leurs troupes, à moins qu’ils ne soient de haute noblesse, bref tous les hommes astreints au service militaire et convoqués par l’arrière-ban.
L’organisation de la défense mise en place par Bauduin et l’utilisation efficace qu’il sut faire des vieilles institutions Germaniques stoppe les vikings jusqu’à sa mort. Son fils ne parvient pas à protéger le pays aussi efficacement sans pour autant abandonner le combat. Il poursuit la division du pays en châtellenies ou districts militaires, au centre desquels s’élèvent des bourgs ou citadelles destinés à protéger la contrée. Ypres, Courtrai, Bergues, Gand, Bruges sont les principales châtellenies. Les églises et les monastères sont également fortifiés : en 891 une troupe de vikings est anéantie lors d’une sortie des défenseurs de l’abbaye de St-Bertin.
Plusieurs de ses châtelains ou comtes de bourgs prendront énormément de puissance par rapport au comte qui leur a délégué ses pouvoirs judiciaires et militaires, ils prendront le titre de vicomte et deviendront ce que nous appelons des seigneurs entre les Xème et XIIIème siècles. Ainsi le châtelain d’Audenarde devient seigneur de Pamele, celui de Gand le seigneur d’Hosdain. Le châtelain de Courtrai veut se rendre indépendant au Xème siècle, celui de Gand fait la même tentative en 1191 et celui de Bruges en 1224. La Comtesse Jeanne acquière par échange, en 1218 la châtellenie de Cassel, en 1224, elle rachète celle de Bruges, en 1229, Robert de Béthune échange la seigneurie de Saftinghen contre la partie de la ville de Gand qui appartient au châtelain.
Lorsque les négociations ne permettent pas le rachat des châtellenies, les comtes n’hésitent pas à prendre les armes.
Progressivement, dans l’intérêt de la défense commune, les ghildes vont tendre à se regrouper en « une seule ou commune ghilde » reposant sur une même loi et sous une même charte d’affranchissement (la keure). Pour obtenir ces chartes, les villes doivent accepter le service militaire. Elles peuvent être accordées par le comte, par un abbé, par tout chef de la féodalité. Les villes de Flandres qui connaissent les premières « la révolution communale », reçoivent souvent leur Keure de Philippe d’Alsace. Ce dernier les délivre aux cités ne possédant aucune garantie contre les empiétements du pouvoir. Il accorde également de nouveaux privilèges aux quelques villes qui en possédent déjà. En 1198, l’évêché de liège est émancipé presque en même temps que la Flandre par la charte d’Albert de Cuyck. Ce mouvement permet au comte de lutter contre la montée en puissance des châtelains : la ville, représentée par ses échevins, rentre dans la vassalité des comtes de Flandre. Comme déjà évoqué, un refus de servir est grave de conséquence pour la commune qui est destituée, comme Hesdin qui perd sa charte en 1179 sur ordre de Philippe d’Alsace.
La plupart des villes du Hainaut, du Brabant, du comté de Namur ne sont érigées en commune que dans la première moitié du XIIIème.
En théorie, tous les habitants libres d’une ville, bourgeois et gentilshommes entre 15 ans et 60 ans, doivent suivre la bannière communale à la guerre. Ces hommes sont déclarés mansvaert et le bailli les inscrit sur la liste de campagne dont un double est transmis au comte. Les exceptions de service ne sont accordées qu’aux femmes et quelquefois à certains échevins, aux jurés, aux notaires, aux médecins, aux avocats, aux meuniers et aux boulangers. Chaque localité est divisée en paroisses ou en quartier (vicus, wyken), et chaque paroisse en voisinages (gebeurten). Le voisinage élit un doyen nommé hondertman dans certaines villes comme Gand, Bruges et Bruxelles. Dans d’autres, ils sont nommés Deken. Chaque doyen est responsable de la police de son voisinage, il est secondé dans cette tâche par les thiendemannen, les dizainiers qui forment son conseil. Des vicaris, plus tard appelés baillis commandent les centeniers et portent la bannière du Wyck où est inscrit le cri de guerre (oorlogskreuf). En 1420, on retrouve encore des traces de cette organisation à Tournay alors que les corporations sont déjà très puissantes comparé au début du XIIIème. Lorsqu’il faut lever des troupes, les habitants sont assemblés au son des cloches. Le premier magistrat de la ville les passe en revue et indique le nombre de citoyens qui doivent être prêts à marcher pour une date donnée (l’heervaert : la quote-part de l’expédition) : parfois ils sont tirés au sort. Quiconque ne peut marcher lui-même devait faire aide (hulpe doen) en payant une certaine somme (à priori ça reste rare). Certaines chartes semblent prescrire l’armement offensif et défensif (au XIVème). Les échevins conduisent l’ensemble des troupes au combat y compris celles des milices communales subalternes (celles des villes plus petites et des villages) : en route ils sont sensés faire appliquer des règlements de police afin d’éviter les débordements inconsidérés. C’est la milice de la ville principale qui ouvre la marche, les autres suivent dans un ordre bien précis et immuable : cet ordre est souvent l’objet de contestation. Au début du XIVème la bannière de Gand marche en tête suivie par celle de Bruges et d’Ypres. Comme nous l’avons déjà dit, les chefs militaires sont élus par le peuple assemblé, les gens des communes combattent par paroisse et par voisinage sous le commandement des centeniers et des dizainiers. Il semble que les corporations religieuses fournissent les chariots pour transporter le matériel et les blessés. A partir du XIVème, cette organisation semble perdurer pour les personnes non affiliées aux corporations de métiers. A noter quelques détails intéressants sur lesdites corporations :
- l’équipement de la milice de la corporation est aux frais des membres
- l’armement, les tentes, etc. sont fournis par la corporation qui utilise à cette fin une partie des revenus des amendes infligées pour non respect du règlement.
- afin d’augmenter leurs budgets les corporations augmentent leurs droits d’entrée.
- tout le matériel de guerre et les munitions sont conservés avec grand soin
- la charge du service militaire est supporté à tour de rôle par tirage au sort, cela s’appelle « scoten en loten » (tirer et partager). Sauf bien sûr en cas de danger particulièrement grave où tout homme valide est requis à servir. (Bien que ne se déroulant pas en Flandre et très tardive la bataille d’Othée en 1408 est très intéressante, la situation est particulièrement dangereuse pour Liège dont la milice a une solide réputation : la ville lève toutes les troupes possibles. Claude Gaier estime que 80% de la population mâle y prend part, 1/3 d’entre eux est considéré comme complètement inexpérimenté).
Il ne semble pas illogique que les corporations aient repris une partie de l’organisation des quartiers, comme l’utilisation des amendes, le stockage de l’armement et des munitions, mais en l’état ça n’est qu’une supposition.
Comme en France, les droits et devoirs varient d’une commune à l’autre. Les bourgeois de Louvain ne doivent marcher contre l’ennemi qu’à une lieue de leur ville. La charte de Walcourt donnée en 1208 dit que la commune « ne doit aller en quelque besoigne pour le seigneur, sinon qu’elle putst aller ung jour et retourner l’autre ». Celle de Vilvorde de 1192 stipule que les bourgeois ne seront plus tenus à suivre le duc dans ses expéditions au-delà de la Meuse, de la Dendre, d’Anvers et de Nivelles. D’après la keure de 1191 ou 1192, les Gantois ne doivent à leur prince aucun service militaire au-delà des limites du pays, si ce n’est par bateaux. Dans ce dernier cas, ils doivent accompagner le prince jusqu’au-delà des limites d’Anvers « aussi loin qu’ils pourront naviguer pendant 3 marées ». Par un acte de juin 1248, la comtesse Marguerite déclare ne pas vouloir porter atteinte à ce privilège ; néanmoins, lorsqu’il s’agit de la défense du comté, ils doivent être prêts à tout instant. Déjà en 1127 la charte de St Omer stipule que les bourgeois sont exempts de faire la guerre hors du pays sauf en cas d’invasion : dans ce cas ils doivent défendre la frontière. Une charte de l’abbaye de St Omer datant de 1251 dit que tous les hôtes de l’abbaye sont exemptés de toutes chevauchées, tailles, exactions. Par contre, si une armée est levée en Flandre, ils seront obligés de s’y rendre sur le mandement du bailli ou de la comtesse.
Quelques constantes reviennent dans les keures :
- la charge de la landweer « pro defenda patria » demeure systématiquement en dehors des exemptions de service accordées aux communes.
- que la participation des communes aux guerres « privées » (du comte) est limitée à la province, au territoire féodal.
- que les communes ne doivent le service pour les guerres extérieures que de leur consentement (souvent l’occasion de négocier de nouveaux privilèges, même si dans ce cas l’apport de miliciens reste souvent limité).
Les communes sont considérées comme de grands féodaux, ainsi au XIIème, le roi de France fait jurer aux Gantois l’observation de la paix de Melun. Ils ne doivent pas assister le comte à l’encontre du roi en cas d’infraction à la paix.
Le nombre d’hommes indiqué dans les chartes des villes, de même que le temps de service, fixé à six semaines (40 jours), ne s’applique donc qu’aux guerres particulières : le service de la landweer (le pays et/ou les intérêts du Prince sont attaqués) est illimité quant à la durée. Les vassaux nobles et les milices ne sont obligés de faire la guerre à leurs frais que quelques jours. Dès le moment du rassemblement, c’est le prince qui doit fournir le fourrage. Cela signifie que si sur le papier les effectifs sont énormes, dans la réalité, en cas de guerre privée, cela coûte excessivement cher au comte d’entretenir autant d’hommes. Par contre cela s’avère redoutablement efficace en cas d’attaque des frontières : la campagne de Bouvines, par exemple (au hasard)… :roi:
Reste un type de milicien assez particulier et probablement redoutable d’efficacité : il s’agit des hommes regroupés par les serments. Ces associations militaires regroupent des vétérans. A la base, il s’agit vraisemblablement d’hommes tirés au sort et partis en campagne avec le comte. De retour dans leurs villes, ils continuent à se réunir et à s’entrainer. Ils demandent des privilèges qu’on leur accorde en contrepartie de fournir eux-mêmes le service que le prince réclame aux villes. Ces dernières y voient une façon de limiter le recours au tirage au sort, tout en bénéficiant de troupes aguerries pour leur défense. Néanmoins en cas d’attaque aux frontières, tous les citoyens doivent participer à la levée en masse. Dans ce cas, ces troupes doivent offrir des cadres ou des premières lignes plus efficaces que les miliciens habituels. Ils sont également chargés de la police intérieure des villes, de l’exécution des décrets du magistrat.
Les plus anciens serments parvenus jusqu’à nous sont les grands serments de Bruxelles, en 1213 et celui de Namur en 1276 (la légende les fait remonter à l’époque de Godeffroy de Bouillon). Celui de Bruxelles rédigé sous le duc Henri IV concerne les compagnies d’archers et d’arbalétriers. Celui de Namur rédigé sous Guy de Dampierre, comte de Flandre et marquis de Namur. Dans les deux cas, elles sont constituées de l’élite de la bourgeoisie. Les princes veillent à mettre à leur tête des hommes d’expériences. Guy de Dampierre pour les rendre plus efficaces prescrit des entrainements en armes chaque dimanche dans la vallée de St-George. Là les hommes s’entrainent par peloton à tirer contre un but. Le comte assiste ordinairement à ces exercices et pour galvaniser les troupes offre des récompenses aux hommes les plus adroits. Ces « serments » ont obligations de servir le comte à la guerre (c’est la contrepartie à leurs privilèges). Les lettres de Guy de Dampierre, qui instaure les serments, stipulent que cette organisation existe déjà en Flandre et dans le Brabant.
A leur création en 1313 les arbalétriers de Mons sont exempts de toute taille du pays et du comte ; chaque confrère reçoit 7 sols et le connétable 14. Ils sont créés pour la défense de la ville, l’escorte du prince et « la garde du corps », lorsqu’il est à Mons.
En cas de levée en masse les membres des serments marchent à leurs frais comme les autres citoyens.
Il existe un autre type de combattants : les stipendiaires. Cette catégorie regroupe tous les combattants flamands et étrangers qui n’ont pas d’autre métier que celui des armes. Ces hommes reçoivent un salaire quel que soit le type de mobilisation. Ils sont de deux types : les mercenaires, des soldats étrangers que les princes prennent à leur solde, et les meysemelieden, ou soldat nationaux. Les meysemelieden sont entretenus de manière permanente à l’aide de fiefs de bourse (pension pour les nobles) ou de revenus d’une parcelle de terre pour les roturiers : ce système est fort coûteux. Les belges qui partent combattre à l’étranger sont appelés Brabançons quelle que soit leur région d’origine. Il est amusant de voir que dans le même temps les comtes de Flandre font appel à des mercenaires étrangers. Dès 1070, Robert le Frison solde des archers Anglais pour reconquérir la Hollande. En 1280 Guy de Dampierre utilise des piquiers Allemands pour l’aider à châtier les mutins des villes flamandes.
On voit clairement qu’il y a fantassin et fantassin… Dans tous les cas, la mobilisation générale n’a pas été décrétée très souvent, excepté en cas de danger d’invasion. En effet, assurer la logistique pour autant d’hommes durant toute une campagne demande des moyens énormes. Tout l’art consiste à lever les troupes au bon moment pour la bataille décisive afin de minimiser au maximum le temps de campagne.

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Re: Les Flamands ...

Messagede Bouchard » Ven Juil 16, 2010 1:12 pm

C'est excellent et ça confirme le sentiment que j'avais de complexité et de coexistence de systèmes différents. Du coup cela confirme également qu'il n'est pas possible de copier/coller le fonctionnement de la milice X sur la supposée milice Y ou d'en titrer une règle générale. [img]images/icones/icon12.gif[/img]

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Re: Les Flamands ...

Messagede philippe le rouge » Sam Juil 17, 2010 12:19 pm

Sur le principe (organisation, obligation et recrutement des milices), c'est assez proches de ce qu'on voit en France pour les mêmes périodes...sans pour autan faire un parallèle, j'entends bien !
Mais ça confirme aussi qu'on peut s'attendre à trouver de tout dans une milice, du novice simplement équipé au vétéran aguerri.
Une armée du XIII° devait être très contrastée, avec des nobles et des sergents plutôt homogène dans leurs apparences et des piétons très, très hétérogènes.
Imaginons une armée moderne mais avec la différence majeure qu'uniforme et matériel ne sont pas fourni ... cela ce voyait, ça devait même piquer aux yeux [img]images/icones/icon13.gif[/img] ...

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Ernoul
 
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Re: Les Flamands ...

Messagede Ernoul » Jeu Juil 22, 2010 12:27 pm

Alors je viens rajouter des infos en vrac dans ce sujet (ne savant pas trop encore comment les intégrer au forum).

Je suis en train de lire " Paris 1200" de John W. Baldwin et c'est tres instructif. Voici qqes infos glanées au long de ma lecture:

Les comptes du royaume pour l'année 1202-1203, année de la campagne de pour la reprise de la normandie, indiquent la solde des professionnels de l'armée permanente de Phillipe Auguste:
Cinq catégories de combattants sont identifiés:
- Les chevaliers touchent 72 deniers / j
- les sergents à cheval 36 deniers / j
- les arbaletriers à cheval 48-54 deniers / j
- les arbaletriers à pied 12-18 deniers / j
- les sergents à pied 8 deniers
Le service vaut pour 3 mois.
Ca donne indirectement les niveaux sociaux et les ecarts de richesse.
A noter que les comptes du royaume indiquent pour cette période un surplus numéraire tres élévé, permettant à Phillipe de maintenir une armée permanente comprenant 2500 sergents piétons et 250 chevaliers. On parle ici de troupes rémunérés pour des périodes de trois mois reconductibles, rien a voir avec le service d' host. On ne compte pas non plus les troupes de routiers (ces dépenses apparaissent dans les comptes notament des reglements pour Cadoc).
Dans un inventaire du registre A on apprend que le Roi peut exiger de 70 villes et abbayes sur 80 reférencées la levée de 7695 sergents et 138 charrois (1 charrois pour 50 sergents ou moins). 15 villes ont commué leur obligations contre des especes sonnantes. Les charrois sont aussi indemnisés pour les 3 mois (13 livres et 10 sous pour la période);
Il existe aussi dans les registres des baillis et prévots des annotations concernant les dépenses de guerre (nourriture, armements, et indemnités pour la perte des chevaux et équipements pour les chevaliers).

On est donc 10 ans avant Bouvines, mais la reconquete de la normandie est une grosse opération qui sert un peu de galop d' essai aux futures campagnes et opération militaire a venir. De plus un autre compte-rendu de comptes nous est parvenu (de 1221) montrant que l' équilibre des comptes est continuellement maintenu, et que l' excédentaire est en constante augmentation, indiquant que le budget martial de 1203 est une bonne base minimum.

Edit: je vais faire un post séparé pour pas pourrir le post sur les flamands.

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